La saison a repris.
J’ai relancé le poêle avec la boîte à feu, pour y aller mollo.
Après l’avoir abandonnée l’an passé. En effet, ça m’a semblé fonctionner bien mieux sans elle : meilleures flammes, poêle qui chauffe plus, meilleures réduction des cendres, plus de bois chargé possible, meilleur résultat global. Avec de gros risque : flambée qui s’emballe si on ne maitrise pas bien l’arrivée d’air et risque d’abimer le poêle dans le temps car soumis à de plus grosses contraintes.
Pour rappel, pour avoir un feu sans bàf « maitrisé », sans devoir jouer avec l’arrivée d’air, sachant que j’ai un bon tirage, j’ai dû drastiquement réduire l’arrivée d’air. Pour ça j’avais installé (voir photo) :
- une grille trouée dans le conduit d’arrivée d’air au niveau de la trappe pour décendrer.
- des briques à l’entrée du foyer pour ne laisser plus qu’un petit triangle d’ouverture
- (ouvrir un peu l’arrivée d’air dans la porte arrière pour permettre une bonne combustion à l’arrière - poêle avec 2 portes)
Bref, de nouveau, cette année, la boîte à feu m’a un peu frustré !
Correct au niveau quantité de bois car j’ai du bon bois en stock. Montée en température correcte en partant de bas.
Par contre, ça tient moins bien. Avec un feu qui devient vite mou.
L’idée
J’ai donc testé une idée qui trainait :
Boucher les « ouvertures » autour de la BàF, pour forcer l’air à passer par les trous de la boites à feu (ou passer directement par les flammes), en mettant simplement deux petites plaques découpées.
J’ai l’impression que beaucoup d’air passe, ou du moins peut passer, sur les côtés. Ca ne peut que refroidir inutilement le poêle. L’objectif de base reste qu’il y ait juste assez d’air pour une bonne combustion, voire aider un peu les fumées à sortir.
De plus, rentrer par les trous de la BàF n’est pas simple, surtout lorsque le feu faiblit. Ca me semble donc logique qu’une grosse partie sort par les côtés avec une BàF ? (On sent de l’air qui passe en tout cas.)
[i][Au cas où, la réalisation, je dirais que ça prend 30 min si on a une plaque :
- Toutes les découpes sont faites avec une petite meuleuse 125 et un disque métal premier prix.
- Récupération d’une ancienne plaque pour boucher un conduit de cheminée de 39cm x 39cm.
- Découpe en largeur à 37.5 cm chez moi, pour que ça rentre, que ça repose bien sur les côtés, mais que ce ne soit pas « serré » en cas de dilatation.
- Coupée en deux
- Séparer les bouts au milieu d’une distance de 8 cm. En effet, sinon ma plaque était trop courte en profondeur pour atteindre les bords. De toute façon, il n’y a pas besoin de plaque au centre, là où la BàF est la plus large.
- Poser la boite à feu sur les plaques dans le bon sens (surtout si aplatie) pour tracer le contour du cercle, puis découpe. ][/i]
L’objectif
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre.
Le but est de voir ce qui se passe en empêchant l’air de passer sur les côtés, car avec une BàF beaucoup trop d’air est apporté potentiellement.
Si ça fonctionne bien, j’aurais une bonne flambée, comme… sans BàF ? Donc le haut du poêle prendra tout aussi cher, pas avantageux ?
Ca permettrait évidemment de protéger le foyer grâce à la BàF. Mais si on désire protéger le foyer, on peut également mettre des plaque sur les parois. C’est peut-être plus simple et ça permet également de mettre plus de bois dans le foyer.
Le résultat, première partie
Comme prévu, assez facile à faire avec une vieille plaque récupérée, une petite meuleuse, et la boite à feu.
Je ne sais pas du tout si ça tiendra longtemps…
A noter ici que les 13kg de bon bois sec, sont préchauffés et le poêle est chaud dès le départ (48 C° au point chaud).
De plus, avec la longueur des buches et les cendres présentes, les buches dépassaient de la boite à feu, ce qui entraine une meilleure combustion.
Dès le départ, ça fonctionne mieux qu’espéré, les flammes sont très bien alimentées.
A vrai dire, ça a pris bien plus vite que prévu.
Les températures de fumées se sont rapidement envolées à près de 250 C°.
J’ai donc réduit l’air, puis remis la grille troué de réduction d’air que j’utilisais sans BàF. Ca a permis de stabiliser vers 175 C°.
Bon, le temps que je prenne cette photo en retirant la trappe pour enlever les cendres, les fumées étaient en train de monter à plus de 300C°, la limite de mon thermomètre, je n’étais jamais allé si haut.
La première partie du feu était super, très belle colonne de flammes dansant calmement.
Le résultat, deuxième partie
Après, avec la bride d’air, ça a commencé à devenir mou.
J’ai donc utilisé la glissière pour donner de l’air par la trappe pour décendrer. Et ça semblait top.
Normalement, à ce stade, le feu traine et commence à mourir. Alors qu’ici, les braises brulaient bien et les fumées sont remontées à près de 200C° (peut-être pas nécessaire, mais j’aurais pu doser l’ouverture).
C’était sympa de voir que des flammes semblaient se créer à la plupart des trous de la boite à feu, preuve que l’air y pénétraient et générait de la petite post combustion (avec flammes bleutées) si je ne m’abuse. Il y en a des deux côtés, preuve que l’air circule bien.
C’est difficile à montrer en photo… mais normalement à ce stade le feu se meurt, alors que là il restait vigoureux.
Bon, je ne sais pas si, à ce régime-là, la boite à feu pourrait tenir longtemps ?
On voit ici que la BàF est bien vivante pour une fin de flambée.
Conclusion
Très agréablement surpris, j’ai enfin obtenu un semblant de canon à air dont j’avais envie pour stimuler la flambée.
- Très bon feu et la possibilité de de garder une bonne flambée longtemps, alors qu’un gros défaut avec une BàF c’est que le feu devient vite mou (et je suspecte que trop d’air passe par les côtés) et laisse plus de cendres.
- Pour 13kg de bois, le poêle est passé de 48C° à 109C° au point chaud, soit +4,7C° par kg, ce qui est une valeur très élevée.
- De plus, j’ai « oublié » d’ouvrir l’arrivée d’air de la porte arrière, pourtant la combustion a bien eu lieu et la fenêtre arrière ne s’est pas particulièrement encrassée. Je pense donc que l’air circule mieux avec la BàF que sans la bàF, preuve en est la double combustion visible des deux côtés.
- Avec le départ en trombe, je me serais attendu à observer des fissures. Etonnant, ça semble n’avoir quasiment pas bougé.
Par contre:
- Risque de feu qui s’emballe, il faut bien gérer l’air (ici maitrisé par la grille / bride).
- Risque d’abimer plus vite la BàF à cause d’une intensité plus grande ?
- Possibilité de faire mieux en jouant sur la forme des plaques et les percements ?
- Moins de bois à la fois. Ceci dit ça ne me dérange pas dans mon cas. Si les besoins énergétiques de l’habitation sont élevés, je crois que le mieux est de faire « souvent » des petits feux qui remontent haut la température du poêle. Deux feux de 12kg par jour pour passer le point chaud du poêle de 50C° à 100C°, c’était mon rythme de croisière. J’y arrivais sans boite à feu. Je pense que maintenant je peux y arriver avec BàF également.