Usure du poêle avec usage intensif et remise en état

Bonjour,

Il est souvent fait allusion à une usure du poêle précoce en cas de « sur-exploitation », mais je ne trouve pas de post détaillant les risques concrets et les étapes envisageables pour le remettre sur pied.

Avec de trop gros feux trop fréquents, que risque-t-on ?

  • fissures en surface
  • joints du foyer qui s’abiment ?
  • briques du foyer qui s’abiment ?
  • autres ?

Est-il facile de retaper un poêle ?
Que faut-il remplacer/protéger ?
Est-il possible de le faire sans démontage ?

Par exemle, s’il « suffit » de refaire des joints tous les cinq ans si on force un peu, et si c’est « facilement » accessible, ma foi je n’hésiterais pas à le pousser lorsque j’ai envie de plus de chaleur et que j’ai du bois à disposition. Mais concrètement, j’ai du mal à bien comprendre les tenants et aboutissants. Merci !

EDIT:
Voir ce post-là également, on y retrouve quelques informations relatives à l’usure et aux fissures:
viewtopic.php?p=1305#p1305

Nous aussi, nous incluant pas mal de professionnels, car le matériel que nous utilisons n’existe pas depuis si longtemps, on fait de la prévention à partir de suppositions. Nos retours de maçonnerie à l’argile : les briques se décollent et se fendent lors d’utilisation poussée, mais ne se dégradent pas. Pour l’instant, les briques maconnees au refrajoint traversent le temps, retours actuels sur environ 10 ans

Je vous livre mon expérience sur un poêle 4 Kw modèle 2013 en fonctionnement depuis 7 hivers avec en gros 150 flambées par hiver. Le foyer et le poêle sont montés à la chamotte.

Dans le foyer, je n’ai pas vu d’usure particulière des briques ou des joints. Cependant, sur mon poêle, l’habillage ne fait pas tout le tour du poêle, la paroi arrière du foyer donne directement sur un vide d’air contre une cloison. Pour préserver au maximum les briques de cette paroi arrière, j’ai réalisé un parement ( de 2 ou 3 cm d’épaisseur) en découpant des briques réfractaires isolantes. Ce parement préserve donc cette paroi de l’intensité du feu et des braises. Je pense que cela fera une grande différence sur la longévité des briques.

Dans l’idée, on pourrait concevoir un foyer entièrement tapissé de ces briques isolantes. ça pourrait être une alternative à l’utilisation des cylindres percés de trous pour gérer la violence du feu.

Sur l’habillage extérieur fait en briques de terre crue montées à la chamotte, j’ai eu une fissure assez importante en haut du poêle qui a été résolue par la pose d’une trame noyée dans une bonne épaisseur d’enduit à l’argile.

La bonne tenue de mon poêle dans le temps bien qu’il soit monté à l’argile s’explique aussi par sa puissance modérée (4 Kw) avec des flambées max de peut-être 12 Kg de bois. J’ai testé aussi cet hiver un chargement plus petit ( 3-4 Kg à la fois) avec plusieurs recharges successives. ça marche bien aussi et le feu est bien sûr moins violent. Il est peut-être bien possible que la récupération de chaleur soit meilleure mais à voir si la combustion est aussi optimale.

Merci pour ce retour d’expérience.

Si je comprends bien, le parement de 2-3cm d’épaisseur en briques réfractaires isolantes se trouve à l’intérieur du coeur, au fond, pour protéger les briques de la paroi arrière du coeur ?

A chaud, je me dis que ça pourrait être une option d’ajouter un tel parement par après (en se contorsionnant un peu) à un poêle dont le coeur commence à montrer des signes de faiblesse ?

Bonjour,

oui, c’est ça, j’ai scié des briques isolantes en deux dans le sens de leur longueur, ça se scie très facilement comme du béton cellulaire et obtient des portions d’un peu moins de 3 cm. Ensuite, je les ai découpé pour s’adapter parfaitement à la forme de la paroi du fond et les ai empilé contre sans les fixer. Elles sont maintenues par une chute de dalle réfractaire posée sur les décrochements qui servent pour la grille de cuisson et calée contre ce parement. Il ne tapisse que la paroi arrière de la boite à feu et monte que jusqu’au début de la cheminée intérieure.

J’ai mis ce parement après un ou deux hivers de fonctionnement car le fait que la paroi arrière du foyer donne directement sur l’extérieur ne me rassurait pas trop donc mon bricolage revient à avoir installé une deuxième paroi à l’intérieur. Si on ne monte pas haut dans la cheminée du foyer, c’est vraiment très simple à installer et je pense que c’est très efficace pour protéger les briques et les joints des chocs thermiques violents et répétés surtout sur un foyer en 44.

Comme vous le signalez, ça peut être fait en curatif, moi, j’ai préféré le faire en préventif. J’imagine aussi que ça pourrait être installé à la construction du foyer sur toutes les parois internes ce qui permettrait une élévation en température plus rapide du foyer pour une meilleure combustion mais avec aussi moins de récupération de chaleur au niveau des briques du foyer.

Si c’est possible, je pourrai mettre des photos de l’installation.